(sorry… it’s in French From Capital.fr)
Depuis qu’il est monté en gamme, le Club est devenu cher pour ses clients traditionnels mais manque encore de confort pour les touristes habitués aux hôtels de luxe. Un vrai dilemme.
«Venez tester le Club Med», invite toujours son patron, Henri Giscard d’Estaing, quand il rencontre un journaliste. Fin mars, Capital l’a pris au mot. Incognito, nous nous sommes mêlés aux clients de La Médina à Marrakech. Donnant sur la célèbre place Djema’a el-Fna, ce village 3 tridents – les étoiles dans le langage de la maison – regorge de boiseries, mosaïques et vasques mauresques. Désuet, mais charmant. Le service, en revanche, n’est pas digne du prix, 1 000 euros la semaine par adulte, soit 40% de plus qu’au club Marmara voisin, d’un standing pas si éloigné.
La propreté du bar laisse à désirer, les serveurs ne nettoient pas les tables entre deux orangeades, les femmes de ménage entrent dans les chambres sans frapper, les fleurs et les chocolats offerts aux clients fidèles ont disparu. «Nous avons un petit problème à La Médina, qui sera réglé dans les prochains mois», concède Henri Giscard d’Estaing, teint hâlé et bracelet du Club au poignet. «Mais le nouvel espace 5 tridents, Le Riad, vous l’avez essayé ?», enchaîne-t-il. A 2 890 euros la semaine, non, pas encore…
L’époque «darli dirladada» des mythiques «Bronzés» est bien finie. Au Club Med, on ne jure plus que par le haut de gamme. Une stratégie défendue bec et ongles par Giscard. A son arrivée aux manettes, en 2003, il avait promis de redresser les comptes en repositionnant le Club, trop «popu» à ses yeux. Le bilan, comme celui de son prédécesseur, Philippe Bourguignon, n’est hélas pas brillant. En dix ans, le Club a perdu un tiers de ses clients – ils étaient 1,2 million en 2009 – et accumulé 264 millions d’euros de pertes, dont 53 millions l’an passé.
Sa valeur en Bourse a été divisée par dix, à 400 millions d’euros – pour 1,36 milliard de chiffre d’affaires – aiguisant l’appétit des repreneurs les plus farfelus. Le nom de l’ex-argentier du foot Jean-Claude Darmon – qui a démenti – a circulé. Le styliste Christian Audigier a proposé ses services. Quant à Bernard Tapie, il a acheté puis revendu en décembre 1% du capital, en clamant partout que le modèle du Club n’était pas viable. «Henri» lui-même, comme on l’appelle en interne, ne prévoit pas de retour aux bénéfices avant… 2013.
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